Christelle GEORGE influencée ? Snaps enquête
Rapport de mission n°2
Date : Mercredi 13 octobre 2021
Mercredi 13, comme par hasard ! Le 13… Encore un signe étrange.
Depuis quelques temps, je surveille Christelle George, une scénariste au comportement de plus en plus inquiétant. Elle a changé ses habitudes, ne semble plus être la même. S’en rend elle compte ? Est-ce volontaire?
Moins de cafés au Merlin mais bien plus d’escapades à Saint Denis. Pas normal. Elle s’échappe dans la très relativement exotique bourgade dionysienne, y reste des heures entières et en revient ravie. Très curieux n’est ce pas? Obscur en tous cas. Ça m’a mis la puce aux tentacules.
Ma curiosité a été piquée, voire mon inquiétude. Je me suis mis à l’écouter plus attentivement et à prendre en note ses propos. Je récolterai bien des indices à force ! Mais rien. La bougresse reste secrète.
Quand ce matin en relisant le dossier George tout m’est apparu évident. Elle porte plusieurs noms George et Dupays, surement des noms de code. Et surtout, les mots « réseau » et « influence » n’arrêtent pas de revenir dans son langage. C’est clair désormais : Christelle George est manipulée ou sous emprise, peut être même tombée dans une secte ! Je dois agir vite et avec discrétion.
Rien de frontal mais il me faut l’interroger rapidement, en avoir les tentacules nettes avant de prévenir Qui-de-droit.
J’enfile ma tenue de trop mimi et je me faufile dans son bureau…
Bonjour Christelle, ça va ce matin ? Je voulais t’apporter un petit dej mais tu es plus croissants ou pain au chocolat ? Thé ou café ?
Double dose de café et tartine de beurre avec un peu de miel dessus. Et pour faire chic, tartine de pain complet. Car non, je n’attaque pas au schnaps dès le matin. Mais la visite d’un Snaps me fait plaisir en revanche.
Tu te mets à travailler tout de suite après ton petit dej d’habitude ou tu pars faire un jogging ? C’est quoi ta journée de travail type ?
Mon pauvre Snaps, je n’ai aucune routine ! Ma seule obligation est de sortir le chien quand il est là (il est mi-lorrain mi-parisien mais où qu’il soit, le matin ça n’attend pas!). En dehors de ça, c’est selon l’urgence des choses. J’aime bien savoir que j’ai une grande plage de temps pour poser les sujets, me concentrer et écrire. Du coup, j’ai tendance à vouloir me débarrasser de tout le reste avant pour être tranquille (l’administratif, les coups de fils, la douche aussi! ) Et si un jour tu me vois faire du jogging, c’est que ça ne va pas bien ou que ce n’est pas moi! Je serais plutôt du genre comme toi: une bête aquatique.
Tu dis que tu vas travailler au café, dans ton quartier j’imagine, mais je t’ai vu plusieurs fois t’enfoncer vers le RER… ma tentacule me dit que tu nous cache des choses..?
Tu m’espionnes dis donc ? J’ai en effet des rendez-vous réguliers… 😉 Et ces derniers temps j’ai eu beaucoup de plaisir à aller rejoindre mon groupe d’Influences.
Ah ah! Nous y voilà ! Tu as été enrôlée c’est ça ?
Absolument, dans une formidable aventure d’écriture et un sacré challenge : la mise en place d’Influences, une toute nouvelle série quotidienne pour NRJ12 (produite par JLA et La Grosse Équipe). 65 épisodes de 26′ à écrire très rapidement par une équipe d’une quinzaine d’auteurs. J’ai fait partie de cette équipe pour 3 épisodes et j’ai donc travaillé sous la houlette de Christophe Botti en pleine conscience et confiance rassures toi ! Aucun gourou à l’horizon. En tant que directeur d’écriture, il ne nous a imposé que les rituels des regroupements 2 jours par semaine en atelier (et peut-être un peu de poulet et de bobun le midi). Ensuite nous avions le reste de la semaine pour livrer un épisode.
Tu as préféré quel moment de ce process d’écriture ?
Le bobun bien sûr ! Sans rire, et sans hésitation, les ateliers. Brainstormer tous ensemble, rebondir, échanger avec d’autres scénaristes, construire l’alchimie pour que ça fonctionne, il n’y a rien de plus sympa ! En langage Alex, l’influenceuse de notre série ça donne: #ilovemyjob !
En fait vous décidez des histoires tous ensemble et ensuite chacun part dialoguer un épisode c’est ça? Ce n’est pas difficile de faire parler des personnages ?
La série a été créée par Jean-François Porry, Christophe Botti, Antoine Henriquet et Stéphane Joffre-Roméas. On part donc de leurs propositions, de l’univers des influenceurs et de la caractérisation des personnages qu’ils ont inventés. A partir de là, on les fait vivre et parler.
Les dialogues, c’est au contraire un plaisir énorme et pour moi plus facile et réjouissant que d’écrire des dossiers. D’ailleurs, si tu veux tout savoir, quand j’ai enchainé l’écriture de beaucoup de dossiers ou concepts, je m’octroie un pause en écrivant du théâtre pour avoir la satisfaction de faire parler enfin mes personnages.
Tu n’es peut-être pas dans une secte mais vous êtes plusieurs dans ta tête alors? Tu les entends parfois tes personnages ? Ca dois te faire snapsement bizarre de les voir dans la télé ensuite ?
Effectivement il y du monde là haut mais on s’entend très bien les personnages et moi, même si certains ont un lourd passé ou quelques déviances du type serial killer. Mais bon, ils ne s’en prennent pas à moi. Au moment de la diffusion, je les redécouvre autrement. Ce que je trouve chouette c’est de voir les mots que j’ai posés sur une feuille blanche inspirer des comédiens, des réalisateurs, des monteurs et toute une équipe. Mes mots sont alors un support pour un travail collectif et prennent tout leur sens à l’écran.
Tu vas continuer sur Influences alors?
Pour l’instant j’ai participé avec joie à la première saison. On espère tous que la série va continuer et pour ma part je serais ravie de retrouver la team si possible. Car dans ce rythme intense d’écriture, nous avons réussi a trouver de belles synergies de collaboration. La série n’a pas encore rencontré son public pour un tas de raisons, mais nous aimerions beaucoup qu’une chance lui soit donnée de s’installer véritablement. Toute l’équipe a fait le plus dur: la mise en place en 6 mois quand d’autres séries bénéficient d’un délai de deux ans avant d’être diffusées. Nous avons relevé un très grand défi ! Je suis très heureuse et fière d’avoir fait partie de l’équipe de Christophe Botti et de sa coordinatrice d’écriture Marie-Charlotte Amblard. La suite ne dépend ni d’eux ni des auteurs malheureusement.
Même si ça ne devait pas continuer, serait une expérience positive ?
Pas de mensonge entre nous Snaps, nous sommes tous un peu déçus. Nous nous sommes investis ensemble, pleinement et sincèrement, dans le contexte et les contraintes imparties. Pour ma part, l’écriture de mes 3 épisodes s’est très bien passée et je me suis sentie étonnamment à l’aise dans ce rythme soutenu. L’expérience est donc très positive oui!
J’espère même qu’elle se renouvellera rapidement car le travail en atelier, le rythme d’écriture et ce petit goût de challenge vont vite me manquer même si j’e travaille sur d’autres projets.
D’autres projets ?
Tu connais la chanson, c’est confidentiel. Mais je termine l’écriture d’une bible de mini-série policière pour Abrafilms (Newen) et je suis en recherche de prods pour accompagner une série policière bouclée co-créée avec Robin Barataud. Je vais donc faire d’autres escapades pour rencontrer les producteurs cher Snaps ! Je te dis ça juste au cas où tu voudrais continuer à m’espionner. Ne t’inquiète pas !
Après enquête, je ne suis qu’à moitié rassuré. Si le comportement de la cible Christelle George trouve une explication dans sa participation à l’écriture d’une quotidienne, l’auteure semble très attirée par ces formes d’écriture en groupuscules qu’elle nomme atelier et un rythme d’écriture effréné . L’adrénaline de la plume…
Je ne serais pas étonné qu’elle replonge dès que possible dans ce type de mouvement artistique communautaire. A surveiller donc.